Waymo, mon Quotidien.

Mon Regard et ma Voix pour mes Soeurs Nigériennes du Pays et d'ailleurs

À ma très chère coépouse…





Bismilahi Rahmani Rahim…

Aujourd’hui loin du foyer qui d’antan était le nôtre, je t’écris ces quelques mots... Tu es une femme comme moi, une mère comme moi, et j’espère que mon cri te fera réagir. Je ne me suis jamais opposé à Idrissa quant à ta venue dans notre maison, et ce malgré nos dix-huit ans de mariage. En tant qu’épouse et mère, je me devais de soutenir mon mari et de respecter ma religion. Par respect pour ma famille et nos traditions, je t’ai accueillie comme ma fille; en retour tu as fait éclater ma famille. Pendant que je nourrissais compassion et pardon en ton égard, tu me haïssais. Mes vieux pagnes et mes seins affaissés ne pouvaient rivaliser avec ton jeune âge, tes collants et ta beauté. 

Et comme si cela ne suffisait pas, petit à petit, tes stratagèmes m’ont éloigné de mon mari. 
J’ai essayé de ne pas faire attention aux talismans et cauris jetés devant ma porte. Je me suis réfugiée dans la religion, le sourire de mes enfants, mes tendres Aicha, Ali et Mohamed étaient ma consolation. Tu as fait de mes enfants et moi tes ennemis. D’antan adulé par leur très cher père, aujourd’hui ce sont les coups et la faim. 

J’ai été humiliée, bastonnée… Mais pour ne pas éloigner mes enfants de leur père, j’ai enduré. Malgré tout cela, j’aimais mon mari ; je croyais qu’il finirait par ouvrir les yeux et me rapporter du réconfort à nouveau. Aujourd’hui, j’en rirai peut-être. Mais hélas… Du bout de tes vingt-huit ans, tu as encore beaucoup à apprendre : l’homme par nature est un croqueur de femmes et ce depuis la nuit des temps. Tu trouveras parmi eux des égoïstes, et sournois, des possessifs et frivoles, des orgueilleux ; mais heureusement aussi des bons. A toi de savoir quelle direction donner à ton foyer… Ressaisis-toi. Tu es certes une belle femme, mais qu’est-ce la beauté lorsque le cœur ne suit pas ?

Les gris-gris ne retiennent jamais longtemps un homme. Cultive l’amour de ton prochain, la patience et l’humilité. Respecte tes ainés, tes parents, et ton entourage. Et ces enfants qui sont certes miens et que tu méprises, sont aussi tiens depuis que tu as accepté le nom « Idrissa Maiga ». Si un jour tu n’étais plus là, tu souhaiterais que tes enfants à toi ne manquent de rien sur cette terre. Préserve les miens pour qu’Allah facilite aussi pour les tiens. Tu es la préférée aujourd'hui, mais la beauté d'une femme finit toujours par pâlir... 

Mets Dieu au centre de ton foyer, défait toi de ces mauvaises influences qui ont causé ma perte, tu ne t’en porteras que mieux. Je te pardonne pour tout : chaque larme que j’ai versée, chaque coup que j’ai reçu, je te pardonne même pour mes pauvres orphelins qui n’ont pu être préservés. 

Que Dieu te garde !!!!

1 commentaire:

  1. Bonjour

    Belle plume!

    Triste histoire certes mais je retiens une seule parole: "qu’est-ce la beauté lorsque le cœur ne suit pas ?"

    Merci pour ces écrits

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