Attouchement… Harcèlement… Abus…Viol…Mariage forcé… Ce sont là des maux qui se propagent dans toutes les villes du Niger, dans tous les petits villages de notre pays. Ces violences sexuelles, psychologiques, physiques touchent les enfants et particulièrement les filles, citoyennes silencieuses constituant la couche la plus vulnérable de notre société.
Ces violences basées sur le genre, commises dans le cocon familial, l’entourage proche ou par une tierce personne laissent la malheureuse dans un état émotionnel second : brisée, l’intégration sociale devient difficile. Et dans certains cas, l’acte est perpétré plusieurs fois ; la victime contrainte à garder le silence par peur de représailles de son agresseur en position de pouvoir.
Et même lorsque cette dernière parvient à aller au-delà de son traumatisme et dénoncer l’auteur de son mal-être, l’affaire est quelque peu étouffée. En milieu rural, l’abus ou le viol est traité comme un tabou si le violeur est un membre de la famille ou un fait divers lorsqu’il s’agit d’une tierce personne, laissant dans tous les deux cas des parents déboussolés. Les victimes doivent se taire pour ne pas se déshonorer ou déshonorer leur famille ; des soins à la va-vite sont prodigué à la jeune fille, de maigres sommes versés ou encore si grossesse ya, les parents insistent pour marier la victime à l’auteur. Certaines familles se voient intimidées faute de moyens si l’agresseur est issu d’une famille riche ou royale. Tout ceci entraine une recrudescence des tortures vécues et a des conséquences tant sur la santé mentale que physique pouvant entrainer des tentatives de suicide. Seuls quelques parents accèdent à un tribunal, réclamant avec force et détermination justice pour leur enfant et quand bien même, ces crimes odieux sont requalifiés en délit du fait de la cherté des assises.
Un éveil de conscience s’impose : nous avons le droit et le devoir d’apprendre à nos enfants à prévenir l’abus sexuel pour leur sécurité : la sexualité ne doit plus être un sujet tabou. Aussi, des formations citoyennes à travers les écoles, les quartiers, les villages et dans les grandes artères de la ville par les organismes et associations doivent être lancés par mois ou trimestriellement pour garder l’éveil de conscience. La justice nigérienne doit durcir sa législation face à ce problème ou des agresseurs continuent d'agir en toute impunité. Des groupes de sensibilisation sont nécessaires en vue d’entretenir les parents sur les dangers que peuvent avoir ces différents abus afin qu’ils prennent leur responsabilité pour l’instauration d’un climat sécuritaire favorable aux enfants.
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