Quand le mariage devient un diplôme au Niger

En Afrique et particulièrement au Niger, il fait bon être-homme aujourd’hui. Et comme nous l’entendons si souvent de leur bouche, « Wa hagoye da ir, alboro ga tchada son fa »[1].  D’où nous vient cette idée ?Eh bien assoyons-nous et discutons. 

De nos jours, avoir un mari n’est pas donné à tout le monde. Entre l’adultère homme-femmes, la polygamie, la quête du plus riche, les pressions familiales, ou encore les divorces à n’en plus finir, l’on s’y perd parfois. Ces différents paramètres conduisent certaines de nos sœurs à vivre et respirer mariage, n’attendent que ça et donneraient leur vie pour ça. Considéré comme un signe de réussite sociale, nous n’hésitons pas à foncer tête baissée et dire oui au premier venu, plongeant donc tête basse sans a priori savoir dans quelle mare allons-nous baigner. 

Chères sœurs il faut que vous sachiez que la vie est courte et que tout un chacun a ce qu’il mérite si Dieu le veut. L’on se marie par amour, pour le meilleur et le pire, pour toute la vie et avec le devoir moral de se respecter mutuellement et de s’entre aider. Ce n’est pas parce que toutes mes amies se sont mariées ou se marient chaque week-end que je dois aussi sauter le pas. Nous voyons juste la belle cérémonie, les beaux habits et les cadeaux, oubliant que tout se joue après ; conduisant à des déceptions au menu matin, midi et soir. À chaque cérémonie de mariage, je vois des filles à moitié heureuses et moitié malheureuse car celles qui ont trouvé chaussure à leur pied seront flattées, enviées, épiées et les ragots iront bon train sur celles qui ne sont pas encore casées.

Nos hommes ont donc compris cela et jouent la carte du « je veux t’épouser »sachant que ça marchera 8 fois sur 10. De ce fait, nous devenons dociles et disponibles, prêtes à tout pour ces derniers. Heureusement que parmi tous ces bons mesquins se trouvent des hommes aimants et attentionnés vis-à-vis de leurs compagnes.

Mes chères sœurs, le célibat n’est pas une maladie !!! Quand on aime un homme, qu’il soit pauvre, riche, beau ou dépourvu de charme, l’amour que nous éprouvons doit combler tout le reste. Dans la vie il ne faut pas faire une fixation absolue à avoir la bague au doigt étant donnée que quand on vit une relation amoureuse c’est sûrement pour aboutir au mariage. Construisons-nous, étudions, travaillons. Notre premier diplôme doit être notre capacité à nous aimer d’abord nous-mêmes pour qu’ensuite l’autre nous aime en retour. 

Ayons aussi des priorités, des ambitions, travaillons à la réalisation de nos objectifs et prenons nos études ou travail au sérieux que nous soyons célibataires, fiancées ou mariées.  Il ne sert à rien de se précipiter dans les bras du premier venu, car ce n’est pas en faisant comme les autres, que le bonheur frappera à notre porte.

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[1]Prenez soin de nous car les hommes coûtent chers