Chez nous au Niger, le mariage demeure une règle quasi incontournable dans le quotidien.
Pour les femmes, comme pour les hommes,
l’accomplissement social passe nécessairement par le mariage et la constitution
d’une descendance. Pour nous, femmes, tout essentiellement, la reconnaissance
par la communauté́ ne peut s'accomplir en dehors du statut d'épouse mais aussi
de mère.
Après le mariage, vient une sorte de dilemme entre « femme au foyer » à savoir rester s’occuper des enfants, du ménage et de la belle famille et « femme fonctionnaire » qui sort le matin et rentre le soir pour une meilleure émancipation d’elle-même. Et ce dilemme est d’autant plus grand que nous sommes dans un pays où, tenez-vous bien, l’homme a les pleins pouvoirs d’imposer à sa femme de ne point travailler.
Si le trio « femme, mariage, maternité » nous est parfois
présenté comme le parcours idéal-type de la réussite féminine, de plus en plus,
le parcours professionnel ou la capacité́ de mobilisation financière des femmes
devient également des critères de reconnaissance de la réussite sociale.
La femme au foyer fera-t-elle forcément une bonne épouse et mère ?
La femme fonctionnaire fera-t-elle forcément une mauvaise épouse et mère ?
Le travail concurrence-t-il le mariage comme moyen d'émancipation des femmes ?
On dit des femmes au foyer « qu’elles ne font
rien » … Mais j’aimerai bien savoir, se tuer à la tâche du matin au
soir entre les enfants, le ménage, la cuisine etc, est-ce ne rien faire ?
Être la première à se lever et la dernière à se coucher, est-ce ne rien
faire ? Veiller sur les enfants malades et même être au charbon quand
nous-mêmes n’avons pas une bonne santé, est-ce ne rien faire ?
Surtout que l’engagement professionnel n’exclut pas
pour autant les activités domestiques socialement assignées aux femmes :
participer à l’économie domestique en rapportant de l’argent, ce n’est pas
tout. Il faut aussi accomplir la part des tâches qui leur reviennent dans la
maison afin de conserver le titre symbolique de « bonne »
femme.
Nous avons certains hommes qui crient à la cherté de
la vie en évoquant sans cesse leurs difficultés financières, pour contraindre
les femmes à participer aux charges domestiques. Et quand cette dernière ne
travaille pas, il faudra encore demander de l’argent au mari et cela est source
de tension.
Quand la femme a un bon poste, elle devient un
semblant de bête noire qu’il faut à tout prix recadrer. Et entre nous-mêmes
femmes, nous tentons de déplacer le débat en se demandant comment X ou Y arrive
à trouver un temps pour le mari, les enfants, la maison… La question ne se pose
pourtant pas quand c’est l’homme qui est haut placé.
Et quand l’on est prétendu ‘ne rien faire’, c’est encore pire parce que le monde entier pense que nous dilapidons les biens de nos maris.
La femme idéale… Laquelle est-ce
donc ??
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