Waymo, mon Quotidien.

Mon Regard et ma Voix pour mes Soeurs Nigériennes du Pays et d'ailleurs

Viol et VBG, pourquoi moi?

 

Il y a quelques jours, nous avons oscillé entre effroi et colère sur les réseaux sociaux quant au viol de plusieurs femmes à Téra par des soldats tchadiens engagés dans la lutte contre les djihadistes au Sahel.  Un viol, qu'il soit commis ou non par un représentant de l'État, constitue une violation des droits de la femme et des libertés fondamentales : le viol est un crime qui troque les victimes en parias, brise des familles et détruit le fondement même des communautés.

 

Malheureusement, ces lots d’agressions sexuelles sont de tous les profils et ne datent pas d’aujourd’hui : agents des forces de l’ordre et de sécurités, enseignants, marabouts, praticiens de la santé, chauffeurs, oncles, pères, frères, cousins, voisins, boutiquiers du coin… Sans compter les « droits de cuissage » exercés aussi bien dans le secteur public que privé.

Si les violences dont font l’objet les femmes ne constituent pas un fait social nouveau, l’intérêt accordé à cette question est un fait qui marque surtout notre époque et plus particulièrement les deux dernières décennies. Jamais nous naurons autant parlé de violence basée sur le genre, jamais autant on aura tenté d’en cerner l’ampleur et les formes et on aura été́ invité à la dépister et à la combattre. 

C’est difficile pour une femme, surtout en milieu rural, de parler de son viol en présence de plusieurs autres personnes. Ainsi, la justice devrait trouver une solution pour que leurs procès se fassent à huis clos, sans cour d’assises. Cela pourrait les encourager à porter plainte ; quand les confidences se font ailleurs, lors d’échanges avec des proches ou encore dans un commissariat lors d’un dépôt de plainte, le témoignage peut se transformer en calvaire. 

 

La parole des victimes est parfois questionnée, mises-en doute, ce qui constitue souvent un nouveau traumatisme, en particulier quand il s’agit d’un premier récit. Certaines femmes ayant témoigné de leurs agressions, l’ont appris à leurs dépens en recevant des réponses très agressives, à mille lieues de la bienveillance prônée par les associations.

 

Si nous voulons combattre le viol, nous devons d’abord changer de mentalité en voyant une femme ou une fille violée comme une victime et non comme celle qui a cherché son sort. Et à partir de là, nous pourrions les soutenir, les aider à obtenir justice et lutter ainsi plus efficacement contre ce phénomène.

Nous pourrions aussi :

    • Éduquer les filles et les femmes à se protéger contre la violence et le harcèlement;
    • Garantir que les châtiments prescrits en cas de viol soient proportionnés à la gravité du crime. Si besoin, amender les lignes directrices données aux juges en matière de peines ;
    • Veiller à ce que toutes les femmes qui ont subi des violences, notamment des viols, aient accès à un moyen de réparation comprenant un dédommagement ; 
    • Traduire en justice tous les auteurs de violences liées au genre, notamment le viol, par des procès conformes aux normes internationales de procès équitable.

 

 

 

 

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