Dans la peau d'un foyer stérile

Dans mon Niger à moi, la bénédiction d’un foyer après les joies du mariage est sans nul doute la venue d’un enfant. Et si après quelques années il n’y a toujours rien à l’horizon, la femme est scrutée de toute part. Si notre société considère que le premier objectif du mariage est de faire un enfant et que cet objectif n’est pas atteint, la femme est taxée de stérile… Eh oui, quand ça ne va pas, c’est toujours conjugué au féminin.

Ainsi commence le calvaire avec les pressions de la belle-famille et parfois même du mari d’une part, les questions interminables des proches du foyer d’autre part « alors c’est pour quand le bébé ? », « quand venons-nous au baptême ? », « qu’est-ce que vous attendez pour faire un enfant ? », « ma fille est-ce que tu es sûre que tout va bien chez toi ? » etc. 

Le fardeau qui était physique devient petit à petit psychique : être « mère avant tout »est une pression énorme de plus sur l’épaule des femmes et surtout si cette dernière ne dispose pas du soutien de son conjoint. Se multiplient les visites chez les gynécologues et même parfois chez les marabouts en vue d’essayer de mettre un nom sur l’origine du soi-disant mal.

Malheureusement après plusieurs jugements péremptoires, tous ces péripéties mènent parfois à un divorce inutile. ALLAH SWT donne à qui Il veut, quand Il veut et Lui seul en sait les raisons. Il est alors grand temps que nous changeons de regard par rapport aux objectifs premiers du mariage : nous venons au monde avec la capacité biologique de donner naissance, mais nous ne sommes pas toutes destinées à être mères.